(BE) QUIET PLEASE, UN MOD UNIQUE À DÉCOUVRIR EN COMPAGNIE DE CUCMAG, SON CRÉATEUR

Fiche d’identité de CUCMAG

Date de naissance : 29 septembre 1968 (un vieux quoi ou dans la fleur de l’âge)
Lieu de naissance : Cagnes sur Mer, mais bon je n’y suis resté que jusqu’à l’âge de 5 ans, après c’est Biarritz et Bayonne (la côte basque).
Signe distinctif : porte de plus en plus souvent des lunettes, Xray n’est jamais loin.
Principale qualité : tranquille (autant que possible), ne se prend pas la tête (bien que…)
Couleur préférée : aucune (même pas le orange… ?)
Faits d'armes : Mes mods donc,
- Temple Run (2012)
- Ronin (2013)
- Steam cuc (2014)
- Desk Jack (2016)
- Wine cooling (2017)
- The Witcher (2020)
Pas grand monde finalement, mais ils sont toujours actifs.
Il y a aussi quelques petites réalisations comme le tout premier mod HAF-Xray (2011) et Ronin II (2017) qui est une amélioration du premier opus.

Qui se cache derrière cucmag, dis-nous en plus sur ton parcours, d’où tu viens… ?

D’où viens-je…

Pas réellement du monde informatique mais plus du monde médical, paramédical pour être plus précis. Mon métier : manipulateur en radiologie depuis 1989. Quand ai-je touché à l’informatique pour la première fois? Il y a fort longtemps… L’époque des TO7 et MO5 et des Amstrad CPC 464. Toutefois, je n’ai eu mon premier PC que bien plus tard, en 1998. Un PC d’occasion basé sur un Pentium II. Il est vrai que j’avais un autre hobby à ce moment, le RC modélisme, une voiture TT thermique à l’échelle 1/8. C’est aussi encore bien plus tard que j’ai attrapé le virus du modding (2009 - 2010), même si j’étais déjà fan des éclairages. Il n’y avait pas encore les bandes de LED, du coup on se rabattait sur les néons (dont la durée de vie était assez aléatoire…). L’accessoire qui m’a fais basculer dans le modding, c’est la gaine tressée. Le sleeving est la manière, l’art d’habiller les câbles des alimentations, des câbles qui étaient composés de fils colorés avant que les marques décident de les passer en noir.

Lors de la réalisation de mon tout premier mod, le HAF-Xray en 2011, j’ai donc habillé les câbles fil par fil. C’est aussi à ce moment que j’ai fais mes premiers pas dans le monde du watercooling personnalisé. Certes, j’ai effectué quelques découpes dans le boîtier mais autant dire que je n’ai pas fais d’énormes transformations contrairement au mod Temple Run que je considère comme mon premier vrai mod. À croire que Xray avait plus confiance en lui sur ce projet. Temple Run a permis de me faire remarquer lorsque l’organisation du LDLC Modding Trophy cherchait des compétiteurs pour sa première compétition. Je termine second lors du premier concours en 2013 avec le mod Ronin.
C’est à cette époque que je fais connaissance avec l’équipe du site modding.fr, mais pas seulement. Le concours fut l’occasion de rencontrer les autres moddeurs ainsi que les représentants des marques. Je participe à la seconde session du LDLC Modding Trophy (2014) et, cette fois-ci, je finis premier avec le mod Steam cuc. Je délaisse le modding l’année suivante pour tester des produits hardware pour le site modding.fr. Une activité qui me permet de conforter les relations avec les représentants de certaines marques comme be quiet!. Une année sabbatique et je renoue avec le modding pour un ami qui me demande de lui confectionner un PC intégré dans un bureau : Desk Jack. La fibre des concours me rattrape en 2017, année dans laquelle je participe au challenge modding organisé par un grand constructeur taïwanais. Une opportunité qui me permet de créer le mod Wine Cooling. C’est le dernier gros mod que j’ai réalisé jusqu’à ce que be quiet! me contacte.

La rencontre avec be quiet! ?

La rencontre avec be quiet! est le fruit du hasard. On remonte le cours du temps et on se cale sur 2013, lors du premier concours LDLC Modding Trophy, où la marque m’a dépanné avec la fourniture d’une alimentation, après le retrait d’un des partenaires. Voilà comment j’ai pu rencontrer l’équipe de be quiet! (France) lors de la cérémonie de clôture du concours qui se tenait à la PGW à Paris. Armelle, Marc et Greg. Ce n’est que le début d’une longue collaboration qui s’en est suivie tant dans le monde du modding que dans ma fonction de testeur hardware. Il faut croire que le mod Ronin a plu à l’équipe au point de me demander de m’occuper de leur tout premier boîtier pour le LDLC Modding Trophy de l’année suivante. Il fallait avoir une certaine dose de confiance en mes capacités pour oser de me confier l’un des deux premiers exemplaires existants du Silent Base 800 qui n’était pas encore sorti. Je me rappelle lorsque je leur ai montré les premières photos de mon travail, des photos qui détaillaient la mise en pièce du châssis.

Un produit coup de cœur chez be quiet! ?

Pas un produit mais des produits:
- boitier : Dark Base 700 (en attendant son remplaçant)
- alimentation : Dark Power Pro 12
- ventilateur : Light Wings

La genèse du mod (be) Quiet Please

Comment as-tu eu l’idée de cette thématique ? Parle-nous un peu de tes inspirations, de ta manière de travailler. Combien de temps as-tu mis pour finaliser ce mod (on ose à peine demander) ?

Avant de me lancer dans un mod, je réfléchis en effet à un thème qui me sert de fil conducteur. Pas de plan sur papier ou en 3D car au début je n’ai qu’une vague idée du concept. Cela prend forme au fur et à mesure de l’élaboration du mod et de toute manière, on rencontre toujours des imprévus en cours de modding, sans compter que je peux aussi changer d’avis sur une modification.

Pour ce mod, je m’inspire du nom de la marque.
be quiet! s’associe au silence. Un concept abstrait en soi, mais on peut aussi réfléchir sur les endroits où l’on doit respecter le silence ? Le premier lieu qui m’est venu à l’esprit est l’église, l’abbaye ou la cathédrale. Quand tu visites ces édifices, tu as à l’entrée un panneau qui demande de respecter le silence.

Le thème est trouvé, on passe à la réalisation, à la confection des éléments et accessoires qui vont être intégrés au boitier. J’ai tendance à penser un mod comme un diorama tout en respectant le style global du boîtier. Les principales transformations sont effectuées à l’intérieur du châssis. Je ne vais pas trop interagir avec l’extérieur car on a vite fais de dériver sur la conception d’une maquette. Le décor est donc placé à l’intérieur du boitier et souvent je dissimule une partie ou la totalité de la carte mère et de la carte graphique. J’essaie aussi de dissimuler au maximum les câbles, à moins de réussir à bien les intégrer dans le décor. D’un point de vue outillage, j’utilisais principalement ma scie à chantourner pour créer les différentes pièces du mod. Pour autant, il faut savoir franchir le cap et se mettre aux nouvelles techniques : l’impression 3D. Un nouveau cap pour moi, il m’a donc fallu apprendre le maniement des différents logiciels (conception 3D et slicer) avant d’injecter le fichier à l’imprimante. Toutefois, tous les éléments du décor ne sont pas seulement réalisés avec cet outil. Le thème de l’église se calque sur un édifice en ruine afin de créer une ambiance médiévale façon Donjons et Dragons (environnement dans lequel je baignais dans mes années lycéen). J’ai toujours aimé cet univers et de ce fais, je reste pantois face aux créateurs de dioramas mettant en scène cet environnement. Le monde du craft permet de réaliser des décors de ses propres mains à partir de différents matériaux. J’ai parcouru pas mal de tutoriels pour confectionner les sols et murs de l’église ou de l’abbaye en ruine à la manière d’un plateau de jeu de rôle. J’apprends dans le même temps à peindre les différents éléments et notamment la technique du brossage à sec.

Le décor est planté, mais il faut aussi réfléchir à son intégration au sein du boîtier avec les contraintes qu’impose l’installation des composants constituant le PC à proprement dit. C’est souvent à ce moment que je suis amené à m’adapter à ces contraintes. J’ai une idée en tête mais parfois je change d’avis sur certains éléments du décor qui finalement ne me plaisent pas. De plus, lorsque je réalise le mod, je suis souvent en train de monter et démonter les éléments créés afin de mieux apprécier leur implantation au sein du châssis. Il m’a fallu donc réfléchir à un processus qui facilite l’installation et le démontage du décor afin d’éviter de les abimer lors des nombreuses manipulations.

On finit par l’éclairage qui a son importance. Le choix de la couleur et la répartition des LED sont à prendre en compte pour ne pas dénaturer le décor en place.

Je crée les éléments, je les installe et je vois comment cela se présente.
Je continue et parfois je me rends compte qu’un des premiers éléments ne convient finalement plus ou qu’il a subi trop de modifications et qu’il me faut le refaire.
La réalisation d’un mod a son lot d’aléas. Celui-ci m’a pris quelques temps qui correspond grosso modo à un mois à plein temps.

Parle-nous de la sélection des produits be quiet!, de la contrainte du choix imposé ? En quoi le RGB a-t-il eu une influence sur la construction de ton projet ?

La série FX est à l’honneur.
La première contrainte est donc la taille du boîtier. Heureusement, je n’ai pas à installer un circuit de watercooling personnalisé mais juste un AIO en 360. À ce propos, dans le domaine du refroidissement, j’avais le choix entre un système basé sur l’aircooling et un système basé sur le watercooling. Le Pure Rock 2 qui fais partie de la gamme FX n’est pas le plus gros des ventirads de la marque, mais il occupe toujours plus de place au niveau de la carte mère que le waterblock du Pure Loop 2 FX. Il n’en demeure pas moins que choisir un AIO implique de s’adapter au cheminement des tuyaux qui relient le waterblock au radiateur tout en passant par la pompe.

La série FX met en avant les ventilateurs Light Wings. C’est en toute logique que be quiet! propose le boîtier Pure Base 500 FX. disposant d’une façade en mesh.
Non seulement cette façade favorise le flux d’air au sein du compartiment principal, mais en plus elle permet d’apprécier le rétroéclairage ARGB spécifique à cette gamme de ventilateur. On peut ainsi jouer sur le rétroéclairage du Light Wings et ainsi mettre en valeur la configuration que l’on a installé dans le boîtier, et cela, tout en profitant d’un silence de fonctionnement. C’est d’ailleurs ce qui a surpris ceux qui sont venus voir le mod (be) Quiet Please.

Rentrons dans le vif du sujet, peux-tu nous décrire les principales étapes de ton travail, nous faire découvrir les matériaux et les techniques utilisés, on veut tout savoir de tes petits secrets de fabrication…

Tout d’abord les matériaux utilisés :
- Polystyrène extrudé et bois (MDF 3 mm) pour la réalisation des sols et murs de l’abbaye.
- Verre pour la réalisation du vitrail
- Filament PLA et résine utilisés dans la conception par impression 3D de certains éléments du décor ainsi que des figurines.

Côté construction :
Je commence par le sol de l’abbaye qui est le point de départ du décor que je vais poser au fur et à mesure. D’une simple planche de bois (MDF) sur lequel je colle une plaque de polystyrène extrudé de couleur blanche, cela devient un sol fais de dalles en pierre par la magie du craft. Un stylo me permet de modéliser les contours des dalles sur le polystyrène, une matière facile à marquer. Ensuite j’utilise une pierre pour appliquer un relief qui est sublimé par une première couche de peinture noire suivie de plusieurs passages de brossage à sec d’une peinture grise de plus en plus claire. Le sol est posé, je passe sur les murs du fond avant d’imprimer les piliers de l’abbaye. Nous avons deux piliers de taille différente. Le plus petit va aussi me servir de support à la carte graphique et dissimuler le cheminement du câble PCIe. Je profite d’installer le mur sur la paroi arrière du châssis pour réaliser un vitrail reprenant une esquisse de ventilateur. J’ai en effet condamné l’emplacement de la ventilation arrière afin d’insérer ce vitrail. Je n’oublie pas les catacombes qui viennent habiller le flanc du cache-alimentation. Quelques crânes empilés pour nous plonger dans une ambiance mortuaire et j’ajoute une petite touche de couleur avec le logo be quiet! sculpté dans la pierre et envahi par des toiles d’araignée. Afin que le radiateur du Pure Loop 2 FX s’intègre parfaitement au décor en place, je lui applique les différentes peintures que j’ai utilisées pour réaliser le sol et les murs. Je fais de même sur les deux tuyaux.
Le nom de l’AIO apparaît de manière subtile sur le mur qui habille le bord externe du radiateur. Bien sûr, une église se doit d’avoir au moins une gargouille. Tout en dissimulant la carte mère avec divers accessoires muraux, je dissimule la carte graphique en la transformant en un balcon, un large balcon doté d’un plancher de bois (peinture de fond marron foncé avec une succession de brossage à sec de beige de plus en plus clair). Avec l’imprimante 3D, je réalise quelques statues que je dispose sur les murs dans l’espace situé sous la carte graphique. Un endroit qui me semble tout aussi idéal pour installer l’autel. L’abbaye est peut-être en ruine, elle demeure habitée même si les personnages s’avèrent particuliers : un prêtre squelette, deux moines et un bossu (référence à Quasimodo). Dans le but de coller à cette atmosphère, je crée des torches en impression 3D dans lesquelles j’ajuste une LED vacillante surmontée d’un point de colle afin d’imiter la flamme. Je n’allais pas laisser l’extérieur du boîtier sans quelques modifications. Toutefois, je ne voulais pas non plus dénaturer son design. La porte controlatérale est habillée d’un mur en pierre toujours avec la même technique que le sol de l’abbaye. Cependant, il s’agit d’un mur en ruine arborant un large porche. Celui-ci est occupé par une structure qui rappelle un ventilateur dont on reconnaît facilement le style be quiet! avec les pales striées. La porte latérale en verre trempé est gravée chimiquement. Un aspect dépoli qui reprend les lignes d’un mur extérieur d’une abbaye en ruine. Sur la façade, peu de changement si ce n’est une peinture avec brossage à sec sur les grilles mesh et l’intégration d’une succession de pierres taillées affichant ainsi les lettres LIGHT WINGS (et ma signature Cucmag). A l’arrière du boîtier, nous avons une partie de la paroi qui est habillée d’un mur de pierre associé à une large poutre en bois et l’habillage du vitrail. Ne manque plus que le dessus du Pure Base 500 FX qui reçoit un vrai vitrail maintenu à distance de l’emplacement de ventilation supérieure. Le panneau des connectiques du boîtier est totalement habillé pour ne laisser apparaître que le bouton Power affublé des lettres FX.

Une église s’accompagne généralement d’un cimetière. Cela me permet de tailler sur le mur d’enceinte le nom du mod.

Quel a été le moment le plus satisfaisant de ce projet un peu fou ?

Créer le sol et les murs en pierre à partir d’une simple plaque en polystyrène extrudé. La magie opère en effectuant les brossages à sec de peinture.

Et le plus difficile ?

Savoir s’arrêter dans l’accumulation des détails tout en respectant l’ambiance générale du mod.

Es-tu prêt pour un nouveau challenge avec be quiet! ?

Après avoir fini un mod, j’avoue que je me dis que je vais avoir du mal à trouver d’autres idées…